Profession : hôtesse de l’air

Hôtesse de l’air. Quatre mots qui réveillent en vous, souvent, non pas le tourbillon d’un vent de folie, mais quelques idées préconçues, deux ou trois clichés et parfois même un peu de fantasmes.

Il existe un mot bien moins glamour pour désigner en fait mon métier : Personnel Navigant Commercial ou PNC. Pour être plus précise je suis PNC sur courts et moyens courriers (je vais donc en Europe et en France). Et si notre métier reste le même que celui des équipages longs courriers, notre quotidien est totalement différent.

Bon, je le sais, pour la plupart d’entre vous je suis une serveuse de café à plus de trente mille pieds d’altitude (en partant du principe que vous savez qu’un avion vole plus ou moins à cette hauteur-là) ! Entre nous, c’est plutôt vrai. A ceci près que je sers des cafés mais aussi d’autres boissons chaudes ou fraîches, ainsi que de quoi vous occuper nourrir durant les quelques heures de vol que nous passons ensemble. Mais si cette partie de mon métier est la partie émergente de l’iceberg, celle que vous avez l’occasion de voir, ainsi que cette chorégraphie dans l’allée que Madonna elle-même aimerait connaître par cœur (et je vous souhaite de ne voir que celles-ci), il y a une toute autre réalité que vous ne voyez pas (mais dont vous aurez désormais connaissance).

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D’abord notre mission première est d’assurer votre sécurité. Absolument, j’ai bien dit « sécurité » ! Un avion, ça ne vous a pas échappé, ça vole ! Ça vole à la fois très vite et à la fois très haut. C’est le résultat de la combinaison de la vitesse et de deux forces : une « verticale » et une « horizontale » appelés la portance et la traînée (ce mot ne désigne personne en particulier) que je vous expliquerai avec plaisir plus en détails lors d’un prochain article. Rien à voir avec de la magie ! Quoique.

Comme dans n’importe quel endroit sur terre que vous fréquentez au quotidien (votre voiture, votre cuisine, …) peuvent se produire à bord d’un avion plusieurs types d’incidents. J’entends par là des situations d’urgence plus ou moins importantes qui nécessitent une intervention immédiate. A cette altitude et à cette vitesse, il est bon de se souvenir que l’avion ne peut pas s’arrêter n’importe quand et n’importe où et que le secours le plus adapté n’est pas toujours présent à bord. C’est pourquoi *TADAM* nous sommes là ! (Ça, c’est presque de la magie)

D’abord, nous savons les repérer, nous avons appris à les voir venir et à les anticiper. C’est pourquoi la moindre personne qui dort un peu trop profondément attire notre attention, c’est pourquoi une odeur inhabituelle (l’eau de Cologne, l’odeur de pieds renfermés ou celle d’une couche trop pleine n’en faisant pas partie) nous interpelle, c’est pourquoi la sueur sur le front d’un passager, ses pleurs ou l’angoisse qui se lit sur son visage nous amène à lui demander ce qu’il se passe, c’est pourquoi un passager alcoolisé sera la cible de nos vérifications en cabine, c’est pourquoi le moindre bruit de rack qui s’ouvre nous fait bondir hors du galley (la cuisine en langage PNC) ou courir à l’autre extrémité de la cabine.

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Alors nous ne sommes pas dotés d’un BAC+18 pour atteindre les compétences à la fois d’un pompier, d’un médecin, d’une infirmière, d’une gynécologue, ou encore d’un employé des forces de l’ordre. En revanche, nous en avons appris les bases, celles qui peuvent permettre d’attendre le relais des professionnels une fois arrivés au sol.

Mais parfois, nous sommes, nous, les professionnels. Pour faire (vraiment très) simple, il y a deux situations où nous seuls savons par cœur comment réagir et que faire exactement : une dépressurisation et une évacuation. Là, personne d’autre ne peut intervenir. Disons que si vous savez à priori quoi faire (tirer sur un masque et l’enfiler dans un cas, ou courir vite dans l’autre), nous sommes là pour gérer la foule en délire. Et les nombreuses procédures que nous connaissons comme vous connaissez Frère Jacques ne s’arrêtent pas à ces seules consignes (oui, nous pourrions certainement les chanter même en mode « canon »). Mais ça ce sera un secret !

De façon générale, la raison pour laquelle nous avons choisi de voler, c’est d’être là pour vous. Parce qu’en plus de cette mission de « sécurité avant tout », nous sommes là pour votre confort et votre bien-être (qui ne consiste pas à monter 500 bagages par jour dans les compartiments, non, absolument pas).

Alors vous êtes nombreux à avoir peur de l’avion. Les statistiques ne sont pas très exactes à ce sujet mais disons que vous êtes au moins deux sur trois à être concernés : en allant de la grosse crise de panique à la simple appréhension légère. Cette petite dose d’adrénaline que procurent au moins le décollage ou l’atterrissage et qui nous ramènent tous à nos 4 ans et à l’excitation qui va avec. C’est lors de ces moments précis et des turbulences qu’intervient notre sourire légendaire ! C’est lui que vous cherchez quand vous êtes inquiets. Nous savons que c’est le nombre de dents que nous laissons apparaître qui vous indique sur une échelle de 1 à 32 le degré d’inquiétude sur lequel vous devez vous situer. Alors nous essayons de faire en sorte que vous en voyiez toujours un certain nombre le plus proche possible de 32.

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Nous aimons notre métier pour vous. Et j’en profite pour vous dire merci. Merci d’être vous ! Merci pour votre gentillesse, votre reconnaissance, votre respect, votre politesse, votre bonne humeur. Merci pour ces petits mots à notre attention, merci pour vos sourires en échange, merci pour vos anecdotes de vacances, merci de nous voir comme des humains, merci pour vos blagues, merci pour vos compliments, merci d’être heureux de nous voir sur votre vol retour, merci d’être vous !

Mais si vous êtes une des principales raisons pour lesquelles nous avons choisi ce métier, il en existe une autre : la vie de PNC et tous les avantages qu’elle présente, comme notamment le fait que la routine ne fait absolument pas partie du quotidien.

Chaque jour, les vols changent. Mes semaines ne commencent pas le lundi, ne finissent pas le vendredi et mes week-ends ne sont pas toujours les samedi-dimanche. Parfois mes semaines peuvent durer entre 1 et 6 jours de vols consécutifs, mes journées durent entre 6h et 12h (voire plus) avec quatre vols à enchaîner. Elles peuvent commencer à 5h et peuvent se terminer à 4h. En contrepartie mes week-ends n’ont pas de durée maximum, bien qu’ils dépassent rarement les 4 jours. Il y a également des jours où je suis à la disposition de la compagnie, en cas de besoin, au cas où un membre d’équipage ne pourrait pas assurer son vol pour diverses raisons. Ces jours-là, mes bas de contention sont prêts à être enfilés, mes habits de lumière sont repassés, mon make-up n’est jamais très loin, mon bun a toutes ses épingles à proximité, ma manucure est irréprochable, ma valise est prête, la batterie de mon téléphone est chargée et le plein de ma voiture est fait (un détail qui peut avoir son importance si je suis appelée à 5h du matin).

Chaque jour, l’équipage change. Et c’est chaque jour l’occasion de découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles personnalités, d’apprendre encore et encore. J’ai la chance d’être entourée par des membres d’équipage venant de pays différents, alors parfois j’apprends encore et encore de nouveaux mots dans une langue qui n’est pas la mienne. Par exemple, je suis désormais en mesure d’inclure dans une phrase quelconque les mots « Giripollas » en espagnol (Google traduction pourra vous aider si besoin) ou encore « Testa di cazo » en italien. J’améliore chaque jour mes compétences en poésie étrangère et c’est tout un art à pratiquer au quotidien ! Et j’ai pu constater que l’humain est beau. L’humain est bon. (Rien à voir avec les sandwichs qui sont… non rien (joke) !)

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Tous les soirs (comprendre entre 12h et 4h du matin) je rentre chez moi. Ou plutôt chez nous. Parce que je vis en colocation ! Et quel bonheur d’avoir quelqu’un à qui raconter cette journée longue et épuisante mais ô combien belle, quand même, au fond. Les journées avec option gros retard sont exclues sauf si les passagers ont été adorables. Ce qui arrive, oui, absolument ! (d’ailleurs, à l’attention des autres : sachez que nous sommes payés à l’heure de vol, pas à l’heure passée en uniforme, je vous laisse réfléchir à la joie que nous ressentons quand vous nous hurlez dessus pensant que nous sommes en train de gagner le Jackpot alors que nous rentrerons juste plus tard chez nous, c’est tout). Et quel bonheur d’avoir toujours quelqu’un à attendre, quelqu’un qui nous attend, un petit post-it sur la table que l’on retrouve au réveil ou au retour de vols quand on ressemble alors à un zombie, quel bonheur de vivre avec quelqu’un qui comprend notre vie et qui l’aime aussi ! (Ceci s’appliquera également avec celui qui aura un jour la chance de profiter de mes tickets GP, m’enfin ça … (voir ci-après))

Et puis, parfois, nous prenons l’avion comme vous prenez votre voiture ou le métro. Quand les horaires des vols correspondent à nos jours de repos nous partons visiter l’Europe (n’ayant pas l’occasion de le faire lors d’escales que nous n’avons pas, puisque nous ne voyons de nos destinations que les aéroports). Et c’est comme ça qu’en une saison j’ai pu visiter : Venise, Pise, Majorque, Valence ou encore la Sicile, Prague, Malaga, Grenade pour un prix que je n’oserai pas vous dire (oh ça va, vous avez bien les tickets resto et les repas de Noël vous) en solo ou avec quelqu’un de mon choix.

Ce métier coûte cher en vitamines C et en taurine ainsi qu’en bas de contention, en crème « jambes légères », en laque tenue extra forte ou en rouge à lèvres indélébile. Mais c’est le plus beau du monde et si aujourd’hui j’en suis heureuse, j’en suis, oui, aussi très fière !

43 commentaires

  1. On sent toute la passion qui t’anime dans ce billet 🙂 (toujours bordé d’humour d’ailleurs). Héhé, le fait de marquer « merci d’être gentils », cela va rendre forcément gentils les futurs-passagers : j’aime bien cette stratégie. Effectivement, la routine n’a pas lieu d’être… et le fait de vivre en colocation doit être un bonheur de se sentir dans un « chez toi » vivant et accueillant. En tout cas, je note la possibilité d’un prochain billet léger sur le chignon de l’hôtesse de l’air 😉 L’inratable professionnel.

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    • Merci 🙂 La passion, oui, on peut le dire. Ca fait un bien fou !
      Haha ! J’espère que cette stratégie fonctionnera, même si j’avoue ne pas avoir à me plaindre des passagers de cet été. Dans l’ensemble, ça passe. 😉 C’est vrai qu’une coloc de PNC, ça déchire. Le chignon de l’hôtesse de l’air … ça va être compliqué, j’ai pas l’âme d’une youtubeuse ! M’enfin, je peux toujours essayer de faire quelque chose.

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  2. Bonjour 🙂
    Quelles études faut-il faire pour faire hôtesse de l’air ? Lorsqu’on a des enfants, cela n’est-il pas trop difficile à gérer ?
    J’ai adoré ton post, ça fait du bien de voir que tu aimes autant ton métier !
    (Pssst, je n’ai jamais pris l’avion, je crois que j’en ai peur (+ otites maximum))

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    • Merci 😄 Il faut passer un diplôme après avoir eu au moins le Bac, diplôme qui se fait en école privée ou par une compagnie et qui est assez « rapide » (tout est relatif). Aïe, oui les otites, enfin il existe aujourd’hui des petits trucs à mettre dans l’oreille pour éviter les effets indésirables de la pression atmosphérique 😉

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      • Ah et quant à la question par rapport aux enfants, je dois dire que je n’ai pas la question à me poser aujourd’hui, mais je dirais que oui, c’est compatible ! J’y ai réfléchi avant de me lancer et je pense que ça peut se gérer, surtout avec les courts et moyens courriers.

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  3. Très bel article, quand j’étais petite je rêvée d’être hôtesse de l’air, et je suis heureuse de voir que ce métier et bien aussi beau que je le pensais, ça me fait même un petit pincement au cœur de finalement ne pas l’avoir choisi, mais juste un petit !

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  4. Super article, je suis moi-même une grosse peureuse de l’avion, à tel point que j’ai fait le stage anti-stress d’Air France, que je raconte dans ce billet : http://www.lifeisadiy.fr/le-stage-anti-stress-dair-france-bien-essaye/.
    Je savais donc qu’une PNC n’est pas qu’une simple « serveuse de café », ça m’avait un peu rassurée !

    Je voulais juste dire que les pilotes devraient plus souvent parler à leurs passagers pendant le vol, en ce qui me concerne, c’est ce qui me rassure le plus: savoir qu’ils contrôlent bien la situation, qu’ils sont calmes et qu’ils ne nous traitent pas comme du bétail, en nous donnant des infos sur le vol (les pays qu’on traverse, à quelle altitude etc…). J’ai d’ailleurs été remercier les pilotes qui l’avaient fait sur un de mes derniers vols, car ça reste assez rare pour être souligné.

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    • Dans ma compagnie, ils le font quasiment à chaque vol, je trouve que c’est chouette aussi ! 😊 Je vais voir ton article, ça m’intéresse (pas que j’ai le stress de l’avion mais pour compléter mes stratégies) ! Et j’en profiterai pour voir ton blog évidemment 😉 Merci !

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  5. Vraiment sympa cet article ! Merci de partager ton expérience avec nous, c’est chouette 🙂
    Pour ma part, j’adore prendre l’avion, en partie grâce aux PNC qui sont toujours très attentifs à nos moindres demandes et besoins 😉

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  6. Hello ! Magnifique article, ça fait du bien de lire un témoignage venant du coeur. On voit à quel point tu aimes ton métier. Merci de nous avoir fait apercevoir ces aspects de ton métier 🙂
    Long vol à toi !

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  7. J’ai adoré lire ton article! C’est vrai, c’est une profession qui fait rêver, et en cas de stress en tant que passager, on est bien content de trouver la très jolie hôtesse de l’air (ben oui quoi, vous êtes TOUJOURS jolies…) qui nous sourit avec ses belles dents (le passage avec le nombre de dents montrées proportionnellement à l’état de stress du passager est hilarant). Merci de parler simplement de ce métier qui fait tant rêver. Vous êtes à mon sens un peu l’équivalent des infirmières à l’hôpital. Des femmes qui sont dans le soin. Et ça… ça n’a pas de prix.

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  8. Jolie description 🙂
    Ce que je trouve génial aussi, c’est ton changement de carrière. Dans un commentaire un peu plus haut, tu expliques avoir été agent immobilier. Les ré orientations ne sont jamais évidentes, et c’est très courageux de ta part ! Bravo, tu as de la chance d’avoir trouvé ta voie !

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    • Merci ! Oui, après l’avoir cherchée, je l’ai définitivement trouvée (bon c’était dur mais c’est fait). Il fallait juste se lancer ! Je suis partie du principe que le meilleur moyen de ne pas y arriver c’était bien de ne pas essayer 😉

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  9. J’admire ton métier. J’en suis vraiment admirative et j’ai adoré lire ton article écrit avec passion ! Je suis une angoissée de l’avion,j’ai même pleuré lors de mon dernier vol mais comme tu le dis si bien votre sourire nous rassure, nous aide. Alors merci ! Merci d’être là et d’assurer avec passions vos missions !

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    • Oh merci beaucoup ! Tout ces commentaires me confirment que j’ai le plus beau métier du monde et que je ne suis pas la seule à l’avoir choisi pour les raisons que j’évoque: vous ! Et que je ne suis pas la seule non plus à le faire avec passion. Merci à vous ! 🙂

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  10. Haha il me semblait bien aussi me rappeler que tu etais agente (?) immobilier avant 🙂 C’est super que tu aies saute le pas. C’est aussi un metier qui me trotte dans la tete, un peu decue de mon job actuel. Les annonces de recrutement sur Emirates me tentent, peut-etre qu’un jour j’y postulerai… 🙂

    A bientot !
    Lucile

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  11. J’ai adoré ton article, c’était génial! Je prends souvent l’avion et parfois j’ai un peu la trouille. Heureusement les hotesses sont toujours adorables! Bonne continuation 😉

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  12. Pour avoir connu et avoir énormément aimer une hôtesse de l’air, j’approuve tout ce que vous dites car tout est vrai. C’est exactement ça. Vous n’êtes pas de « simples serveuses » de café, non, vous êtes bien plus que ça. Vous avez un métier merveilleux mais qui demande aussi des sacrifices car ce n’est pas un métier facile.La majorité des gens ne voient que la partie visible. Ce qui ne se voit pas est tout simplement énorme en travail et en temps. Donc c’est aussi à nous de vous remercier de nous montrer vos 32 dents même si des fois j’imagine que ce ne dois pas être facile. De vous remercier de veiller à notre sécurité durant ces heures de vol avec votre gentillesse et votre sourire. Continuer d’aimer votre métier pour que nous continuions à aimer prendre l’avion mais continuez aussi de profiter des avantages que vous bénéficier car vraiment vous le mériter. Amicalement.

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  13. C’est super de nous montrer un peu les coulisses du métier ! (: J’ai vu deux-trois recettes alléchantes en regardant ton blog, je vais continuer à me promener dessus.

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  14. Bravo à vous, c’est la première fois que je trouve un site intéressant et de bonne tenue et croyez moi, c’est très agréable Merci je continuerai de vous lire avec plaisir

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  15. hello!
    J’ai littéralement adoré ton article, je l’ai lu de A à Z et il m’a captivé! c’est très enrichissant d’en apprendre plus sur d’autres professions! le métier d’hotesse de l’air fait vraiment rêvé mais chaque métier a ses facettes! bravo pour ce travail et ce courage que tout le monde n’aurait pas!

    merci hellocoton pour cette belle découverte!
    bisous!!

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  16. Perso, je trouve que c’est un beau métier qui fait voyager ! J’adorerais pouvoir visiter pleins de pays entre quelques escales … :p

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  17. Bonjour,

    Tout d’abord merci pour votre article, j’ai adoré !!
    Je suis actuellement chargée de recrutement et mon rêve serait de devenir hôtesse de l’air..
    J aimerais beaucoup pouvoir échanger avec vous si vous le voulez bien..
    Merci par avance.
    Laura Dutheil

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  18. bonjour je suis en pleine reflexion de reconversion professionnel ,tu as change de metier a quel age car d’apres ce que j’ai compris pour etre hotesse de l’air il y avait quand meme un age limite ;

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